Ça Continue Par Nous

Le projet CCPM1 commence par une initiative individuelle, mais qui espère « fédérer un groupe de personnes ayant la même ambition, celle d’œuvrer à un monde meilleur2 ! » La proposition initiale de Julien Vidal est donc de se demander personnellement si nos actions nous rendent heureux, si elles respectent la dignité des autres humains ainsi que l’environnement. C’est beau et indispensable, mais nous ne pourrons pas changer durablement le monde seul. Une personne peut mettre un projet en route, lui donner rapidement une visibilité, mais cela ne suffit pas. Comme le dit le proverbe : « seul on va plus vite, ensemble on va plus loin. » Ouvrir notre regard au-delà d’actions concrètes est donc une autre étape indispensable. Cela commence par former une famille unie, quelle qu’en soit la forme, un quartier convivial, pour aller vers une communauté humaine, voire universelle.

L’idée de faire communauté n’est pas neuve. Les religions, convictions philosophiques et sociétés portent ce souci depuis longtemps. Faire communauté (société, Église…), c’est certes — et principalement — apprendre à respecter la dignité humaine. Cependant si elle ne tend pas vers l’universalité, elle se fera au détriment de ceux qui n’y appartiennent pas. Personnellement, mon prisme est celui de Jésus Christ. Évidemment, à chacun sa voie pour trouver l’Amour inconditionnel.

Faire communauté est le socle implicite de nombreuses autres actions : faire du volontariat, donner son argent, choisir un métier qui a du sens, faire des compliments…  Faire communauté, c’est aussi se soutenir dans la méditation, le jeune et évidemment dans nos actions pour changer le monde. Cependant, faire communauté, c’est surtout le moyen le plus efficace d’éclairer sa conscience en vue d’un discernement. Il sera en effet dommage de croire améliorer le monde seul dans son coin et, en fait, faire pire. Ainsi notre consommation verte ne sera jamais aussi respectueuse que la non-consommation. Envoyer un mail ne sera jamais aussi écologique que de prendre le temps du face à face. Décorer pour Noël ne sera jamais aussi humanisant que de vivre Noël. Recycler ne sera jamais synonyme d’aimer.

Faire communauté ne coute rien et est, à terme, « Win Win », mais demande un investissement continu. Alors, c’est comme pour tout, mieux vaut commencer « petit ». Ma première communauté, c’est donc mon épouse et notre future fille. Ma deuxième communauté (en investissement temps) n’est malheureusement pas la famille ni les amis, mais bien les collègues. Alors même si nous avons parfois de grandes divergences d’opinions, ce sont avant tout des personnes à rejoindre humainement. Avec mon épouse, nous entretenons une ambiance bisounours  avec les voisins en échangeant des salutations et des légumes. L’aspect universel se développe doucement dans la prière, la méditation, la documentation, l’apprentissage du monde…

Je n’ai reçu aucune médaille, je ne suis pas plus heureux qu’un autre. Au contraire j’ai même parfois des questionnements lancinants sur telle personne croisée en rue, telle situation. L’essentiel, c’est qu’il y a une joie et une espérance intenses. Nous sommes faits pour cela : nous aimer et être aimés inconditionnellement.

Olivier Caignet

1 www.cacommenceparmoi.org
2 www.cacommenceparmoi.org/projet