7 courts-métrages #Harcèlement

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Découvrez notre sélection de courts-métrages pour aborder la question du harcèlement. Ci-dessous, ils sont mis en lien avec le récit de Joseph dans la Genèse. Attention, il va de soi que le regard de foi que nous allons porter ici ne peut en aucun cas faire passer au second plan la victime, ni la placer dans une forme d’attentisme. Si vous faites face à un problème de harcèlement, la première chose est d’en parler (www.103ecoute.be).

1. #NAN

Ce court-métrage a reçu le Prix spécial cyberharcèlement 2020 de la campagne « non au harcèlement ». Dans sa forme, il utilise très intelligemment le duo TikTok. Le court-métrage met en lumière la nécessité d’être entouré et d’en parler. Si l’effet de groupe a un effet démultiplicateur en lien avec le harceleur, il a un effet positif pour la victime. Le court-métrage évoque aussi la question de la roue qui tourne, de la méchanceté qui se retourne contre le harceleur, mais est-ce bien la réalité ?

Pour aller plus loin, un parallèle peut être établi avec le récit de Joseph dans la Genèse. Les frères de Joseph le vendent et tachent sa tunique de sang sous l’effet de groupe. Néanmoins, c’est aussi le groupe qui va prendre la défense du benjamin. Pour Joseph aussi la roue tourne. Ce n’est pas sans rappeler certains psaumes où Dieu punit les méchants. Mais les rédacteurs des psaumes se rendent bien compte que « dans la vraie vie » bon nombre de méchants restent impunis de Dieu. Alors qu’est-ce qui fait la différence avec ou sans Dieu ?

Dans ces deux récits — le court-métrage et la Genèse — ce qui fait la différence c’est la place du groupe, notre place. Nous plaçons-nous du côté de la victime ou du côté de l’oppresseur ? Dieu ne peut pas le faire à notre place, mais il nous invite à le suivre du côté des opprimés. Et puisque la roue tourne, attention à ce que l’opprimé ne devienne pas l’oppresseur de demain.

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2. Drôles d’oiseaux sur une ligne à haute tension

1er court-métrage du célèbre studio Pixar dans cette liste. Les oiseaux ne traitent pas directement du harcèlement, mais plutôt de la médisance. En effet, si le comportement des oiseaux est abusif et dommageable, il n’est pas répété. « Le harcèlement moral n’est pas un acte isolé dans le temps, mais au contraire une série d’actes qui se reproduisent, une violence à répétition ». Néanmoins, c’est justement là tout l’intérêt de prendre ce court-métrage. L’on peut s’interroger sur ce que serait devenue cette situation à long terme. Se pose aussi la question de la mise en route de la violence et de l’arrêt de celle-ci.

Dans le récit de Joseph, tout commence par une tunique différente que ses frères jalousent. Ils complotent. Mais dans ce récit biblique, loin d’un court-métrage comique, celui qui va y perdre des plumes c’est encore Joseph. À nouveau victime, de harcèlement sexuel cette fois, il se retrouve à nu. Il faudra une 3e tunique pour enfin sortir de cette spirale négative. Joseph est resté fidèle à l’amour de Dieu. L’espérance chrétienne est que l’amour triomphe même si nous pouvons parfois en douter.

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3. Swing

Ce court-métrage nous questionne sur une composante particulière de cette violence chronique qu’est le harcèlement : le pouvoir. Qui est en mesure de harceler qui et pourquoi ? Le personnage, plus grand et plus costaud, peut évidemment tenter d’instaurer la loi du plus fort. Même sans faire un usage direct de la force, il fait peser sa menace. Mais, dans les cours de récréation, ce ne sont pas nécessairement les costauds qui mènent la dance, car l’abus de pouvoir est bien plus insidieux. Le harceleur saura repérer les gens qui ont le moins de ressources. La moquerie devient alors une emprise puissante. Cela peut aussi être une forme de chantage ou encore, comme dans notre court métrage, un abus de position de faiblesse.

La question que nous soulevons à partir de ce court-métrage est donc : quels sont mes pouvoirs sur les autres et comment est-ce que je les utilise ? D’innombrables textes bibliques abordent la question. Mais si nous nous limitons à celui de Joseph, il est déjà possible d’en lister un bon nombre : les frères de Joseph abusent de la force, la femme de Putiphar abuse de son autorité alors que l’officier fait preuve de négligence (un abus par omission) envers lui. Pourtant, durant tout le récit, Joseph reste loyal au pouvoir de Dieu. Mais quel est donc le pouvoir de Dieu ?

Avec ce court-métrage, évitez toutefois de parler du statut d’agresseur-victime. Ce profit est rare. En effet, dans la majeure partie des cas, le harceleur n’est pas en souffrance. Il est stable et plutôt bien psychologiquement. Mais par contre, il a un système de croyances qui justifie la violence envers sa victime.

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4. Lou

2e court-métrage de Pixar. Dans notre playlist, il n’y a qu’un aperçu de piètre qualité, mais vous pourrez le retrouver ici. Nous y voyons le comportement agressif d’un jeune dans la cour.

Comme nous l’avons déjà évoqué, il serait sans doute maladroit de partir sur la piste de l’agresseur-victime. Plutôt que de juger le personnage à distance, une approche théologique que nous pourrions utiliser avec ce court-métrage serait de savoir quand est-ce que, nous-même, nous nous trouvons et quand est-ce que nous nous perdons. Si cette question évoque le passage biblique du fils prodigue, Joseph lui aussi est un fils perdu aux yeux de son père, mais pas aux yeux de Dieu.  

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5. Nobody is normal

Ce court-métrage est un teaser pour un site anglais d’aide aux mineurs qui éprouvent tous types de difficultés et souhaitent une écoute par téléphone ou en ligne, raison pour laquelle il se termine sur cette phrase : “Peu importe ce que tu ressens à l’intérieur, tu n’es pas seul”.

La thématique du harcèlement s’enracine dans des questions d’estime de soi. Il est donc fructueux de conduire une réflexion sur le bienfondé ou non du conformisme, de l’unicité, de l’accueil de soi et de l’autre. En effet, à l’adolescence de manière toute spéciale, le besoin d’être intégré et/ou la peur d’être rejeté sont très forts. Aussi un jeune pourrait avoir tendance à se nier pour glisser vers des modes, des attitudes, des activités conformes à la norme. Or cela le fragilise : en se coupant de son être profond, de ses gouts, de ses orientations, de son unicité, il « se perd ».  Sa force vitale, son enthousiasme existentiel est bridé. Cette fragilisation rend vulnérable, une faille dans laquelle peut s’engouffrer un harceleur. 

Joseph reste encore un exemple en ce domaine puisqu’il a toujours continué son chemin avec cette force intérieure préférant quitter son habit plutôt que de se conformer aux injonctions de la femme de son maitre. Une réflexion ou une animation pourrait interroger sur les costumes que nous endossons. Pour quelles raisons et avec quels effets ? L’objectif de cette animation serait une invitation à développer ses talents, ses spécificités et à les assumer pleinement. Il est intéressant aussi de souligner que croire en Dieu est un facteur de résilience. Se savoir aimer de Dieu aiderait à faire face aux Hommes.

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6. Insupportable

Ce court-métrage primé au FESTIFILM, le plus grand concours de courts-métrages destiné aux élèves des écoles au Québec, met en avant l’intimidation. Dans sa définition du harcèlement moral, le législateur belge mentionne, parmi bien d’autres, l’intimidation comme conduite abusive.

Une piste de réflexion qui pourrait suivre ce court-métrage concerne la réaction du jeune. Est-elle opportune ?  Réaliste ? Quelles pourraient être les alternatives ? L’objectif premier est de souligner l’importance de ne pas rester seul, de ne pas s’enfermer, mais d’en parler. L’animation pourrait donc se construire autour de diverses pistes réalistes pour le faire.

Joseph, lui, a toujours porté seul son fardeau, ou tout dû moins en apparence…  Dieu était bien sûr avec lui. Mais ne laissons pas planer le doute : même avec une grâce particulière, le harcèlement, comme la dépression, nécessite souvent, pour ne pas dire toujours, une aide extérieure.

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7. Les injures

Le ministère de l’Éducation nationale français sensibilise par ce court-métrage au harcèlement. 

Par deux fois, ce court-métrage met en lumière le rôle déterminant qu’une personne peut avoir. Dans le cadre de notre réflexion chrétienne se pose la question de l’intention du cœur. Deux intentions différentes commencent et finissent le film. Comme point de départ de ce récit, un geste simple, mais avec une intention qui n’est pas anodine : rire aux dépens de quelqu’un. Pour briser un cercle infernal, une intention simple, vertueuse, mais avec un geste qui a dû demander du courage. Comment cultiver une intention pure du cœur ? Chacun pourrait témoigner d’un acte « héroïque » que cette simplicité de cœur a permis de poser.

Et puis, il est aussi important de relever que les choses ne sont parfois pas si évidentes au premier regard. Dans La Genèse, Roubène propose de jeter Joseph dans un puits, mais son intention est de sauver son frère de la mort. À l’inverse, il est nécessaire de prendre conscience que parfois, mais si notre intention est « juste de rire », nous infligeons des blessures irréparables.

Bien d’autres réflexions pourraient suivre le visionnage : le respect des personnes, le rôle et la puissance démultiplicatrice du groupe, la place et de l’usage des moyens de communication, l’usage des photos personnelles…

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